1 euro symbolique c'est le prix auquel Carrefour a cédé ce vendredi 15 juin à son partenaire historique en Grèce, la famille Marinopoulos, sa participation de 50% dans le capital de leur société commune créée en 2000. Le géant français se débarrasse ainsi d’un important risque : les ventes en Grèce ont plongé de 10,5% l’année dernière et de 16,7% au premier trimestre ! Une manœuvre saluée par la Bourse (avec un cours en hausse depuis l’ouverture de 5,70 % à 17h00).
Mais le distributeur français ne se désengage pas pour autant du pays : sa marque continue d’être présente en Grèce avec un accord de franchise signé pour trois ans et reste le leader du pays devant le Belge Delhaize (sous l’enseigne AB Vassilopoulo) et l’Allemand Lidl. Il fournit les achats, la logistique, l’informatique…
Une manière pour Carrefour de prouver sa confiance en son ancien partenaire, d’autant qu’il prend à son compte une partie de la dette commune, selon une source proche de l’enseigne (les 220 millions d’euros de charge que Carrefour devrait enregistrer au terme de cette réorganisation, selon le communiqué de presse). Une façon, surtout, de faire du business autrement alors que sous Lars Olofsson, la centralisation était de mise.
Une stratégie expérimentée par Plassat lorsqu'il dirigeait Vivarte
"Ce deal ne se serait jamais fait sans Plassat, souligne un consultant. Les relations entre la famille Marinopoulos et Olofsson étaient très compliquées, mais là, les deux parties ont parlé le langage des commerçants". Le nouveau PDG de Carrefour depuis mars s’est fait le chantre de l’autonomie des magasins et des marques à Vivarte, le groupe qu’il a remis sur pied. Une stratégie qu’il veut appliquer à Carrefour.
Alors que les rumeurs de départ de la Grèce bruissait depuis la fin de l’année dernière, ce sont les Marinopoulos (également franchisé de Starbuck, de Gap et qui a racheté Dia Grèce à Carrefour il y a deux ans) qui sont allés voir Georges Plassat il y a 1 mois et demi, assure Jean Marc Forneri de Bucéphale finance, conseil pour le groupe grec. "Cette famille croit en son pays et a réussi négocier une recapitalisation de 300 millions d’euros avec la banque Alpha, souligne-t-il. De quoi combler une partie des dettes et ouvrir de nouveaux magasins de proximité".
De quoi, enlever une épine du pied du français. "Carrefour laisse du champ à ceux qui connaissent le pays et va ainsi pouvoir se consacrer à la France", souligne un analyste. Plus de détail lundi matin, après la première assemblée générale du distributeur présidée par Georges Plassat.
source:challenges.fr