Il faut réinventer l'hypermarché, le réenchanter, il faut devenir l'enseigne préférée
des français. Non, ce n'est pas un slogan électoral de quelque baron local pour les élections régionales du mois de mars prochain mais une feuille de route du numéro 2 mondial de la grande
distribution. Dans une interview accordée au "Figaro", le 15 janvier, Lars Olofsson répond sans trop rien dévoiler ce que tout le monde sait déjà, mais comment bien le comprendre?
Ainsi en répondant au journaliste, le numéro 1 de Carrefour répond: "Contrairement aux idées reçues, l'hypermarché est la plus grande opportunité pour Carrefour... Le concept du tout
sous le même toit n'est plus valable". Que faut-il entendre par ces quelques mots? Un peu plus loin dans l'interview, Mr Olofsson déclare: " nous devons être plus sélectifs
et plus innovants sur notre offre non alimentaire. Nous allons par exemple tester des partenariats avec des marques et même avec des enseignes pour certaines
catégories", diviser ou céder pour mieux régner serait-il le maître
mot dans le groupe? Ces déclarations interpellent et ne sont pas sans rappeler les préconisations du broker Morgan Stanley lors de l'entrée de
Blue-Capital dans le groupe Carrefour, lorsque l'agent de change conseillait de vendre l'immobilier et de sous traiter le non alimentaire entre autre.
Si cette interview se veut rassurante pour les actionnaires, elle est plus inquiétante pour l'emploi, pour les salariés et en particulier pour les employés, les salariés des anciens centres
auto qui avaient changé d'entité juridique s'en souviennent encore! Les nouveaux projets déjà mis en test, leurs déploiements dans un futur proche ne sont pas de bon augure pour
l'emploi. Le déploiement des caisses paniers libre service, bientôt celui du scan'lib, le cru surgelé au rayon boulangerie, l'UVCI à la boucherie, les standards automatiques, les balances
intelligentes au rayon fruits et légumes, les bornes e-corner dans les secteurs EPCS, les parcours client 2 et 3, le projet commerçant, l'initiative 6, la centralisation des frais généraux,
banque Carrefour...autant de postes supprimés ou appelés à disparaître. Plus de 3200 emplois supprimés chez Carrefour en 2009 sur le territoire national et 8000 en Europe, c'est cela aussi
le programme d'économies annoncé. Il y a quelques semaines un quotidien de la presse écrite intitulait un des ses articles "au secours, il n'y a plus personne chez Carrouf" voulant alerter
sur le manque de moyen humain dans les hypermarchés du groupe, mais à vouloir réduire et automatiser à défaut de pouvoir délocaliser comme d'autres
l'ont fait dans le secteur industriel au nom de la seule rentabilité des placements à court terme et des profits, il y aurait-il encore demain, des clients pour acheter chez
Carrefour et dans la grande distribution en général?
fo.carrefourvenette.fr