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Le client gagne peu à "jouer à la caissière" dans son hypermarché

 

 

Soucieux de réduire leurs coûts, les distributeurs mettent de plus en plus à contribution leur clientèle en installant des caisses automatiques, promettant un gain de temps aux consommateurs, qui n'y trouvent pas forcément leur compte.

Toutes les enseignes de la grande distribution - Carrefour, Système U, Auchan, Intermarché... - ainsi que des magasins non alimentaires comme Ikea ou Leroy Merlin, se sont mis aux caisses automatiques ces deux dernières années. Si elles étaient surtout destinées aux petits achats, pour un panier moyen d'une vingtaine d'euros, aujourd'hui elles ont tendance à venir remplacer les caisses traditionelles.

Outre ces caisses, les magasins proposent le "self scanning" pour des courses plus importantes, à l'instar de Carrefour. Le client scanne les produits au fur et à mesure de ses achats et paie dans une caisse dédiée, sans déposer les produits sur le tapis.

Le passage en caisse est perçu comme le moment le plus désagréable des courses par le client, notamment en raison des longues files d'attente mais à qui la faute? L'automatisation pourrait améliorer la situation, selon les distributeurs.

"Si les caisses automatiques pouvaient permettre de mettre un peu plus de personnel à la disposition du consommateur, ce serait bien, mais ce ne sera pas le cas. Les gains de productivité l'emportent en cette période de crise", estime Philippe Moati, directeur de recherche chargé de la consommation au Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc).

Officiellement, pas question de faire des magasins équipés à 100% de caisses automatiques, ni de supprimer des postes, mais les créations d'emplois de caissières devraient fortement ralentir, reconnaissent les distributeurs, qui emploient actuellement 130.000 caissières.

La même tendance à l'automatisation des services a déjà été observée dans d'autres secteurs, notamment dans les banques (guichet automatique) ou les transports (achat de tickets de métro, billets de train et avion), relève de son côté Frédéric Pfrunder, chargée de mission à l'association de défense des consommateurs CLCV.

Pourtant, les économies réalisées par les distributeurs avec les caisses automatiques ne se traduisent pas par une baisse des prix, "alors que c'est le consommateur qui travaille à la place de l'entreprise".

Quant au gain de temps, ces caisses ne sont pas tout à fait au point. Les produits n'ayant pas de codes barre doivent ainsi être payés dans une caisse traditionnelle, ce qui force certains clients à faire deux fois la queue. Pour valider les bons de réduction, l'intervention d'une caissière est également nécessaire.

Enfin les contrôles aléatoires font perdre du temps: chez Carrefour par exemple, un tiers des clients passés par les caisses automatiques sont contrôlés.

L'automatisation des caisses suscite de surcroît une levée de boucliers de la part des syndicats qui craignent une réduction de la masse salariale, alors que 10% des achats sont déjà effectués via les caisses automatiques dans les magasins qui les utilisent.

 

Pour le syndicat Force Ovrière de Carrefour Venette, l'emploi est la mère de toutes les batailles. Il est essentiel de trouver un emploi de manière à s'insérer dans la société. Le chômage de masse destructure la société et provoque de véritables drames humains, désocialisant les personnes qui y restent trop longtemps.

 

Alors que le nombre d'inscrits au chômage ne cesse d'augmenter, la grande distribution met un coup d'accélérateur sur l'automatisation,  et notamment sur celle des caisses automatiques. La réduction des coûts de distribution est le seul but non avoué par les distributeurs qui nous servent comme argumentation cachée la servicication, cette méthode qui consiste à transférer un maximum de tâches aux consommateurs pour baisser le coût outil des magasins et améliorer la rentabilité, en leur faisant croire que cela s'appelle un service.

 

Cette évolution technologique va malheureusement encore peser sur les chiffres chômage dans les deux prochaines années. Il est temps d'envisager sérieusement, comme le clame depuis plusieurs mois le syndicat FO de Carrefour Venette, la taxation de ces robots et en particulier de ces caisses automatiques. Le coût moyen  d'un salaire chargé d'un employé dédié à un poste de caissier est en moyenne de 22000€. En cette période de crise, la taxation  à raison 22 000€ par caisse ne serait que justice, des dizaines de milliers d'emplois sont menacés, emplois de CDI, en CCD, mais aussi des emplois saisonniers, d'étudiants . A Venette, les caisses Scan'Lib verront le jour en Septembre. Il y a urgence, il faut agir. Les sydicalistes, les parlementaires, qui défendent les salariés et luttent contre le chômage, doivent relever les manches et mouiller leurs chemises.Il en va de la défense de la liberté et quelle est la liberté du chômeur! La liberté, c'est aussi la défense contre certains effets de la technologie.

 

source: lepoint.fr - fo.carrefourvenette.fr

Tag(s) : #Nouvelles technologies
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