Plus d'une centaine de salariés de l'hypermarché Carrefour de Saint-Egrève (Isère), qui affirment être payés moins que le Smic, ont saisi lundi 23 février le conseil de prud'hommes de Grenoble. Cette action étant la première procédure collective devant un conseil de prud'hommes en France.
Le motif? Les plaignants réclament le paiement d'arriérés de salaires sur 5 ans afin d'aligner leur rémunération sur le salaire minimum.
Selon leur avocat, Me Pierre Janot, ils reprochent à Carrefour d'avoir indemnisé un forfait pause pour compléter la rémunération et l'aligner sur le montant du Smic, alors même que cette indemnisation ne peut être incluse dans la rémunération, la pause n'étant pas considérée comme un temps de travail effectif. 

Un précédent

De son côté, la direction de Carrefour fait valoir que, conformément à ses "accords d'entreprises", "la rémunération de base" de ses salariés "est augmentée" d'un forfait pause aboutissant à un salaire mensuel supérieur au Smic.
La direction a également ajouté qu'à "compter du 1er janvier 2009", "au-delà des obligations conventionnelles de branche", elle s'engageait "à assurer à chaque salarié un salaire mensuel brut, hors forfait pause, supérieur ou égal au niveau du Smic".
En octobre 2008, le groupe de distribution, qui emploie 75.000 salariés en France, avait été condamné au pénal à verser une amende cumulée de 1,287 million d'euros pour avoir payé en-dessous du Smic horaire 429 salariés de ses magasins d'Ecully et de Givors, dans le Rhône.