De 5 % à 8 % chez Axa, 6,4 % à la Macif, 5,4 % à la Matmut ou 2,4 % à la GMF, ... Les tarifs de l'assurance habitation sont en forte hausse au 1 er avril 2010. Ils devraient continuer à augmenter dans les années à venir.
Ce sont les événements climatiques qui sont les premiers montrés du doigt pour justifier les hausses de tarifs appliquées à l'assurance habitation tant au 1er janvier, qu'au 1er avril 2010. Mais le pire reste peut-être à venir. Car la tempête Xynthia de fin févier 2010 n'a pas encore été intégrée dans les augmentations tarifaires de l'assurance habitation, même dans celles qui sont appliquées au 1er avril. Ces conséquences ne se feront donc sentir que sur les prix de 2011 ou dans la seconde partie de l'année pour les compagnies dont les échéances s'étalent tout au long de l'année.
Il n'empêche, les précédentes catastrophes naturelles, les tempêtes Klaus et Quinten de début 2009 ou les grêles du mois de mai, se font sentir sur les tarifs 2010. « En 2009, les intempéries ont généré plus de 110.000 déclarations d'accidents pour un coût total de plus de 100 millions d'euros », explique-t-on à la Maif. « Hors catastrophes naturelles et événements de grande ampleur, le poids des petits sinistres climatiques est de plus en plus fort. De 2003 à 2008, leur charge a été multipliée par deux. En 2009, outre les tempêtes Klaus et Quinten, l'impact de l'hiver très rigoureux s'est fait sentir avec des sinistres liés au poids de la neige ou au gel », confirme Philip Modolo, directeur à la direction technique dommages chez Axa France. Sans compter que la contribution au fonds Barnier qui a atteint son maximum réglementaire en 2009, passant de 4 % à 12 % des primes catastrophes naturelles, a amoindri les ressources des assureurs.
Mais, les événements naturels n'expliquent pas tout. D'autres tendances de fond affectent les tarifs. « Nous constatons une hausse extrêmement sensible des sinistres graves et notamment des incendies, du fait de la vétusté des installations électriques mais aussi de l'utilisation de plus en plus importante des modes de chauffage au bois », fait valoir Philip Modolo, avant de préciser que « la charge de ces sinistres graves a été multipliée par quatre depuis 10 ans ». Autre tendance lourde observée tous les ans : l'augmentation régulière des coûts des sinistres les plus fréquents en habitation, à savoir les dégâts des eaux. « Leur coût moyen a augmenté de 3 % en 2007, de 4,5 % en 2008 et de 7,5 % en 2009 », confirme-t-il.
Reste enfin une forte recrudescence des vols, que les assureurs expliquent par les conséquences de la crise économique. Le nombre de vols déclarés en 2009 a par exemple progressé de +17 % à la Macif et de +19 % chez Axa France. .. Un phénomène conjoncturel, qui pourrait bien disparaître avec la crise, mais qui pour l'heure pèse aussi sur les comptes des assureurs.
Comme nous l'indiquions plus haut, les conséquences de la tempête Xynhia de fin février 2010, ne sont pas intégrées dans les tarifs
2010, même dans ceux qui bougent au 1er avril. « Il est encore un peu tôt pour connaître les chiffrages définitifs mais cette tempête devrait coûter entre 70 et 90 millions d'euros
à la Macif. A lui seul, ce genre d'événement pourrait, s'il se reproduisait, générer des hausses tarifaires de l'ordre de 1 % à 2 % sur plusieurs années en plus des évolutions que nous anticipons
sur les autres risques vols ou incendies», explique Pierre-Olivier Adrey, directeur technique et produits de la mutuelle d'assurance niortaise. Une chose est sûre, les tarifs sont clairement
orientés à la hausse pour les années à venir. « Toutes les tendances de fonds que nous venons d'évoquer sont clairement défavorables et elles devront être intégrées progressivement
dans les tarifs», conclut Philip Modolo.
sources lesechos.fr
| Compagnie | Echéance | Variation tarifaire |
| Axa | 1er avril | de +5 % à +8 % |
| Crédit Agricole Assurances | Tout au long de l ‘année | +5 % |
| Filia-Maif | 1er janvier | +5 % |
| GMF | 1er avril | +2,4 % |
| La Mutuelle de Poitiers | 1er janvier | +3,5 % |
| MAAF | 1er janvier | +2,5 % |
| Macif | 1er avril | +6,4 % |
| Maif | 1er janvier | +2 % |
| Matmut | 1er janvier ou 1er avril | +5,4 % |